L’imprimante de l’école crache le dernier cahier. Bernard contrôle une dernière fois qu’il a imprimé les bons cahiers demandés par ses élèves. Ils ont tous choisi un roman différent, lisent un cahier par semaine et rendent compte de leur lecture devant toute la classe. Un excellent exercice de lecture suivie.
Avant, la lecture obligatoire se faisait dans les livres usés de l’école, que les élèves se passaient d’année en année. Le vieil homme et la mer est un excellent roman, mais la reliure finissait à ressembler au pauvre espadon du roman à cause des vilains crocs de l’usure du temps. Avec le print@home, les élèves peuvent choisir leur lecture, avec les éventuels conseils de Bernard. Il a même un arrangement avec Barnabé, le professeur de travaux manuels qui dirige le travail de reliure des cahiers. Ils offrent une formation complète sur la littérature et son support matériel. Il sait que plusieurs de ses élèves, même quelques-uns qui n’aimaient pas beaucoup la lecture, exposent fièrement leur livre relié à la main dans leur bibliothèque.
Lorsque Bernard expose sa méthode sur les réseaux sociaux et dans des fils de discussion sur la pédagogie, il a souvent des remarques du genre : « Ce ne serait pas plus simple d’acheter un livre à chaque élève ? » Ils sont marrants ces Européens, ils croient vraiment que les livres arrivent jusque dans des lieux reculés de l’Afrique subsaharienne. Aucune envie d’attendre des semaines et de payer des prix affolants des livres que je peux imprimer en deux clics…
On fait des économies substantielles qui permettent de soutenir financièrement des écrivains locaux, des anciens élèves, qui publient leurs œuvres sur l’application catalogue-print@home. Le cercle vertueux est en place.